Dans la loge de… Andris Poga, jeune chef letton invité du Festival de Radio – France, Montpellier.

Andris Poga, chef d'orchestre | © Sinfonietta.Riga

Ecrit par Praskova Praskovaa

Juil 2016

Andris Poga, la baguette du destin

 

Lors du dernier concert de l’Orchestre de Paris à Pleyel, j’ai rencontré Andris Poga, jeune chef letton, authentique et talentueux. Après avoir reçu en 2010 la consécration ultime au concours Svetlanov de chef d’orchestre, il mène depuis une carrière internationale dans un élan irrésistible ! Son allure altière lui confère une autorité affable, mais son regard acéré sur l’orchestre, et l’amplitude aérienne de sa direction tel un aigle royal, souligne avec ferveur le dessein de sa quête.

Praskova – Maestro, combien de langues parlez-vous ?

Andris Poga – Je parle letton, et très bien le russe puisque c’est ma seconde langue. Anglais, un peu de français, et un peu plus d’allemand ayant passé un an à Vienne pour mes études. En tout cas, suffisamment pour pouvoir travailler avec un orchestre. Pour les gens de l’Europe du nord le français est plus ardu. Pour des latins, le parler et l’inverse paraît assez évident ; Cependant, pour nous c’est plus complexe, car les règles sont très contraignantes. En comparaison, l’anglais moderne est une langue plus sèche comme simplifiée. C’est plus un langage direct de communication.

Praskova – Quel genre d’enfant musicien étiez-vous, et quelle a été votre première exaltation musicale ?

Andris Poga – Vous savez, beaucoup de gens originaires de Lettonie abordent la musique à travers le chant, la chorale, ou des formations vocales diverses de chœurs professionnels ou non. Toutes ces choses, mais pas moi, jamais ! Lorsque j’étais enfant, ma première expérience fut avec la musique instrumentale. Au début, j’ai appris à jouer un peu de piano comme tout gamin, mais j’ai vite changé pour les instruments à vent. D’ailleurs, même si j’étais trompettiste à l’origine, j’ai eu besoin de tester tous les autres vents, et les pratiquer afin de mieux les connaître. Cela m’a permis d’établir ma pensée, car chaque approche instrumentale est bien distincte. La mienne, s’est érigée sur l’étude des vents, bien que similaire à celle de chanter, mais elle a fixé ma vision instrumentale du travail d’orchestre. J’avais dix ans environ lorsque j’ai rejoint le monde de la musique, je jouais d’un instrument dans l’orchestre de mon école, et cela m’a tant passionné, que j’ai décidé que ce serait ma voie.

Praskova – Quel est votre point de vue sur les tâches et les responsabilités auxquelles un chef d’orchestre se doit ?

Andris Poga – C’est une question compliquée actuellement, car mon point de vue et mes pensées à ce sujet ont beaucoup évolué. Plus vous embrassez cette profession de chef, plus vous en comprenez le fonctionnement. Mon professeur disait : “ Dans cette profession, il y a un sérieux gâchis dû inévitablement à un environnement, mais cet environnement pour un chef d’orchestre professionnel est comme un océan infini ». Plus vous explorez cet océan, plus vous en découvrez ces richesses ou ces leurres, et avant d’atteindre l’horizon, même si vous en avez les capacités, vous n’êtes jamais tout à fait prêt. Pour moi, la beauté de cette profession est d’explorer continuellement. Ce n’est pas comme dans d’autres métiers plus directs où vous attendez la fin d’un processus, pour avoir des réponses en toutes choses. Pour nous, la profession de chef d’orchestre est plus comme une philosophie. Il y a beaucoup plus de questions que de réponses ! Lorsque vous travaillez un programme avec un orchestre ou un soliste, il y a un certain nombre d’éléments qui sont purement professionnels. Vous devez mettre en place certaines choses, suivre certaines directions, et vous devez finaliser la demande. Vous êtes dans l’obligation de vous répondre à vous-même et aux musiciens, tout en étant confronté à des décisions incertaines. Parfois, à la fin de la journée, certaines de ces décisions n’ont pas été les bonnes mais vous devez les garder. C’est assez malaisé, et cela dépend en grande partie de l’orchestre et de la musique que vous dirigez. Il y a beaucoup de chefs, disons spécialisés, qui dirigent du Baroque, et il y a une vraie science à connaître pour le Baroque. Aussi, je préfère rester prudent avec cela, je ne m’y aventure pas. Même si j’adore Bach, je préfère l’écouter plutôt que de le diriger. L’instinct qui me guide n’est pas suffisant pour ce répertoire, n’ayant pas les connaissances suffisantes. Quand je pense par exemple à la Passion selon saint Matthieu, une œuvre renversante, je pourrai peut-être l’aborder un jour.  Ce sera un vrai challenge. Émotionnellement, instinctivement oui, mais pour l’instant je préfère m’abstenir. Et puis, quand c’est le bon moment, vous essayez !

Praskova – Aujourd’hui, vous dirigez le dernier concert de l’année à Pleyel avec l’Orchestre de Paris, vous avez été assistant de Paavo Jarvi pendant trois saisons après l’engagement du concours Svetlanov, comment s’est passé votre collaboration avec le maître et l’orchestre ? Voir « Le Combat des chefs » de 2010

Andris Poga – Avant tout, je suis vraiment heureux d’avoir été capable de travailler avec Paavo pendant trois saisons. Il m’a appris beaucoup, car j’ai assisté à ses répétitions avec l’orchestre, et dans des répertoires très divers. Chaque programme que j’ai pu aborder avec lui a été d’un riche enseignement. J’ai eu notamment la possibilité de voir et de comprendre, comment se forme une interprétation. Si vous assistez à un concert, ou regardez un D.V. D., vous ne voyez que le résultat final. Si vous vous impliquez dans un processus, vous comprenez comment parvenir à ce résultat. C’est une expérience bien plus enrichissante pour un chef. En outre, d’avoir assisté au développement de cette relation entre Paavo et l’Orchestre de Paris était très formateur. C’est un peu comme dans une relation humaine, vous donnez et vous prenez. Lorsque Paavo et ses musiciens sont en connexion et en symbiose avec le répertoire, cela crée une réelle explosion musicale. Ils sont si enthousiastes, que lorsqu’ils aiment une œuvre, ils l’explorent vraiment sur scène. J’ai vécu cette expérience avec eux au moment où les musiciens s’investissent pleinement, et où ce travaille en tant que jeune chef devient magique. Pour atteindre cette qualité là, vous devez être dans l’action pour anticiper ce qui arrive, et constater ce qui fonctionne ou non. D’ailleurs, où que ce soit, quand vous passez un certain temps avec un orchestre, c’est un peu comme si on vous offre un diamant. Comment dire, chaque formation a ses propres lois, et vous devez parvenir à les saisir pour construire une relation de confiance valable. A l’orchestre de Paris, les musiciens ont été d’excellents supporters avec moi, et j’ai vraiment ressenti leur appui dans tout ce que nous avons fait ensemble. Durant notre saison j’ai remplacé deux chefs : Georges Prêtre et Mikko Franck. J’ai eu beaucoup de chance ou finalement pas tant que ça, car pour Mikko, ce fut vraiment au tout dernier moment, soit horriblement stressant. Vous savez, dans ce cas extrême, l’orchestre vous aide toujours. Même s’ils ont besoin de vous, car ils ont besoin d’un chef, il faut être assez intelligent pour les laisser jouer, car là, ça peut vraiment fonctionner. Cet orchestre est composé de fortes personnalités. C’est un orchestre de solistes. Parfois même, lorsque vous leur demandez un peu plus de discipline dans leur jeu, cela peut leur donner quelques difficultés, même dans le cas d’un vrai solo. Cette individualité artistique est délicate à gérer, mais tellement française. Bien que j’aie déjà dirigé une douzaine de phalanges dans ce pays, l’Orchestre de Paris reste la plus fameuse formation de direction de personnalités que j’aie eu à régir. Comme ils sont de vrais bons instrumentistes, ce n’est pas si facile de dealer avec eux, et pour tous chefs j’imagine. Mais, à la fin, si vous les autorisez à jouer et surtout comme ils veulent, cela peut devenir merveilleux.

 A propos de la Lettonie

 

Praskova – Depuis 2013 vous êtes le directeur musical de l’Orchestre national symphonique letton. Comment le faites-vous évoluer et à travers quelle programmation ?

Andris Poga – Oui tout à fait. Cet orchestre a une riche tradition d’archets. Il possède d’excellents instrumentistes venant d’une école russe de cordes très connue, développant chez eux un son riche et expressif. C’est un orchestre national, le premier orchestre de notre pays, et il se doit d’assumer cette responsabilité. Il joue beaucoup, et aborde tous les spectres de musique symphonique. Cela va de la musique nationale, à tout ce que vous devrez faire habituellement : Beethoven, Brahms, Mahler, des opéras occidentaux, pas mal de contemporain. Enfin, toute la musique symphonique russe, très confortable pour eux, ayant depuis longtemps leur lot de tradition russe. Durant la saison, nous essayons vraiment d’équilibrer tous ces répertoires. Pour moi-même, j’essaye de prendre des œuvres dans lesquelles je me sens juste. En engageant les meilleurs chefs possibles, notamment dans le répertoire classique, viennois ou la musique russe, je me sens rassuré d’avoir de grands professionnels pour faire travailler nos musiciens. Pourtant, ce n’est pas toujours facile, et cela coûte cher, mais nous le faisons pour faire progresser l’orchestre. Quelquefois, nous rappelons même des chefs avec qui nous avons déjà collaboré, car nos musiciens souhaitent qu’ils reviennent. En qualité de jeune chef d’orchestre et de premier directeur de programmation, il est de mon devoir de ne pas toujours être sur scène pour préparer des concerts. Je dois aussi suivre artistiquement ce qui se passe en arrière-plan, veiller au niveau de nos instrumentistes, et à celui de nos chefs invités. Je dois également planifier des programmes musicaux attractifs ou éducatifs pour le public et m’occuper du jeune public. Cette tâche reste une des lignes prioritaires éducatives à suivre pour chaque orchestre, mais il je dois encore organiser des tournées à l’étranger.

Praskova – On parle d’excellence au sujet des chœurs lettons, qu’en est-il ?

Andris Poga – En Lettonie, il y a une vraie tradition chorale, et nous avons des chœurs magnifiques. La plupart du temps, ils sont constitués de chanteurs professionnels, et ils sonnent professionnels. On les demande partout, ils voyagent partout, et ont de très bonnes relations avec les grands orchestres : le Concertgebouw, le Bayerischer Rundfunk, le Philarmonique de Hambourg, et également plusieurs orchestres russes comme le Symphonique d’état de Russie, etc. Ils sont spécialisés dans le grand répertoire symphonique ; les Carmina Burana, les grands Oratorios comme Jeanne au bûcher d’Honegger, le Requiem de Mozart, de Verdi, des œuvres de Berlioz, Dvorak, Britten, etc. Je les ai dirigés deux fois l’an passé, et vraiment apprécié qu’ils aient un son si particulier. Leur qualité et leur niveau d’expression n’est pas seulement professionnel, parce que nous avons cette tradition, mais, même au niveau professionnel, ils sont au plus haut niveau qui soit.

Praskova – Vous serez à Paris le 18 mai 2015 pour le Requiem de Verdi au Théâtre des Champs Élysées, accompagné de l’Orchestre et du chœur national Letton, comment abordez-vous la direction de cette pièce religieuse inclassable ?

Andris Poga – Concernant mon approche du Requiem de Verdi, il y a cette phrase connue : « Le Requiem de Verdi, est le plus grand opéra que Verdi n’ait jamais écrit ! ». C’est une expression avec laquelle je ne suis pas tout à fait d’accord, car le sujet et la structure de ce Requiem en sont très différents. Il est vrai aussi que la partie mélodique, et plusieurs parties orchestrales, sont très semblables à ce que Verdi a écrit dans Aida ou Macbeth. On le ressent dans le rythme, le caractère de l’orchestration, et l’atmosphère qui en est semblable. Verdi ayant été un compositeur d’opéras, je ne suis pas convaincu que l’ampleur du développement orchestral d’origine, a vraiment été conçue pour une église, mais plutôt pour une salle de concert. C’est une création originale à part, qui transporte le religieux hors de l’église. Même si le sujet exprime à travers chacune de ces phrases une signification mystique, la musique de Verdi, elle, lui donne une autre perspective vibratoire. Dans une vision parfaitement démocratique, je dirai que son message s’adresse à beaucoup plus de gens, que ceux qui vont à l’église. C’est un message universel. Il y a d’ailleurs une similitude frappante avec la fin de la neuvième Symphonie de Beethoven. Bien que le sujet et le message soient différents, l’idée et la vision sont semblables.

Praskova – Vous serez à nouveau en France au Touquet en août 2015, l’invité d’Yvan Offroy pour son festival “Piano Folies”, avec l’Orchestre Svetlanov, et enchaînerez avec le festival de la Roque d’Anthéron. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Andris Poga – C’est effectivement à l’occasion d’une tournée que nous faisons avec l’Orchestre Svetlanov, pour une première collaboration avec cette formation, que nous avons l’honneur d’être invité par Yvan Offroy dans son festival. Ce qui est très important pour moi en tant que chef élevé à ce rang lors du concours Svetlanov, c’est qu’à ce concert nous jouerons La quatrième Symphonie de Tchaïkovski. Une des plus difficiles, celle avec laquelle j’ai remporté cette compétition. C’est donc une lourde responsabilité, car l’orchestre me connait de réputation. Nous avons déjà commencé à travailler, et c’est un fait, ils attendent beaucoup de moi. Concernant la symphonie de Tchaïkovski, je la dirige trois ou quatre fois par saison. Nous l’avons d’ailleurs fait à Riga dernièrement, et ce sera le troisième orchestre russe avec lequel je la dirige. Il y a eu aussi l’Orchestre national symphonique Fedoseyev-Tchaïkovski à Moscou. Malgré cette responsabilité supplémentaire. je suis très heureux de pouvoir commencer cette tournée en France au Touquet, Et, d’enchaîner avec la Roque-d’Anthéron, avec deux concerts, dont celui de clôture du festival. Nous jouerons deux programmes distincts qui ne sont pas encore établis n’étant pas le seul à décider. C’est une chance de pouvoir engager cette relation en France, afin de voir ce qui se passera, puisque je serai l’invité de ce même orchestre à Moscou en février 2016.

L’opportunité de l’année

 

Praskova – Depuis 2013 vous êtes le directeur musical de l’Orchestre national symphonique letton. Comment le faites-vous évoluer et à travers quelle programmation ?

Andris Poga – Oui, c’était un concours de circonstances imprévisibles qui m’a offert cette occasion inespérée. Pour un jeune chef d’être invité à ce niveau-là, avec un orchestre d’une telle notoriété, et qui a tant de traditions, ce fut un vrai défi. Cependant, je n’aurais jamais pu imaginer que notre connexion aurait pu être si bonne. Une telle possibilité pour un jeune chef peut vite devenir amère, et vous propulser dans une situation pitoyable. Dans mon cas, j’ai essayé d’être préparé au maximum. J’ai tout de suite réalisé que je pouvais faire de mon mieux, mais que je ne pouvais pas faire mieux. Alors, j’ai fait comme j’ai pu. Si cela marchait c’était bien, si cela ne marchait pas, « c’est la vie ! ». Les premières répétitions furent laborieuses des deux côtés. Pourtant, dès la seconde fois, j’ai pu expérimenter ce dont je m’étais m’imprégné à la première écoute, et ce que j’avais pu comprendre au premier abord. Les musiciens, n’avaient jamais entendu parler de ce nom là en tant que chef, ils ne me connaissaient pas, mais, ils s’appliquaient. Par la suite, j’ai appris d’un journaliste allemand, qu’ils étaient très sceptiques au tout début. Malgré cela, ils n’étaient pas trop inquiets, connaissant parfaitement leur répertoire Strauss : un met traditionnel de l’orchestre de Munich. Finalement, après cette seconde répétition, j’ai pu établir une bonne connexion avec eux, et cela m’a rendu confiant. Nous avions trois programmes différents pour quatre concerts. Le dernier concert eut lieu à Taipei, dans une salle fantastique à la sonorité et à l’atmosphère irréelle. Nous fîmes un programme Strauss inhabituel à la demande des organisateurs, avec : Ainsi parla Zarathoustra suivi de la Symphonie Alpestre, après l’entracte. C’était captivant, et totalement inusuel de faire cette combinaison « mortelle », une tâche colossale pour les instrumentistes, qui demandait tant. Mais tout le monde y survécut. Durant ce concert, j’ai vraiment ressenti que nous pourrions développer tout cela. Ayant reçu depuis une invitation des musiciens pour la saison prochaine, je suis comblé, car apparemment ils ont pensé comme moi. Ce sera une joie de les retrouver dans d’autres répertoires, pour un retour prometteur, je l’espère !

Praskova – Avez-vous d’autres projets en Allemagne ?

Andris Poga – Oui, d’autres concerts se profilent. En octobre 2015 avec le magnifique Orchestre de Hambourg que je n’ai pas encore dirigé, et un autre orchestre admirable, celui de Leipzig en mars 2016. Pour un jeune chef, c’est un véritable rêve, bien que j’essaye de rester les pieds sur terre ! Lorsque vous travaillez avec ce type de phalanges, il n’est pas suffisant de connaître l’œuvre. Vous devez apporter quelque chose d’autre, une idée. Pas neuve bien sûre, car on ne peut jamais dire qu’on apporte quelque chose de neuf quand on dirige du Dvorak, mais, l’on doit y apporter sa vision, c’est essentiel. Quelque chose de personnel, c’est exactement ça ! Si vous prenez une partition, vous ne direz jamais : « Ce n’est pas du Beethoven », « c’est du moi ! ». C’est idiot et prétentieux, car vous dépendez aussi de l’orchestre. Si l’on prend des orchestres de catégorie A, comme ceux de Paris, Munich, Leipzig, Berlin Dresde, Vienne, vous devez leur apporter quelque chose de consistant, de riche. Mais, s’ils ne sont pas d’accord, ou s’ils ne comprennent pas votre version, ça devient très dangereux. Ce ne sont pas des machines mais des êtres humains avec lesquels il faut argumenter, et lorsque vous devez parlementer avec des individus de ce niveau, il ne faut pas se tromper de répertoire ! Ce message s’adresse surtout aux jeunes chefs qui reçoivent beaucoup de propositions, car il est préférable de ne pas tout accepter, si l’on ne se sent pas à la hauteur. En prenant tout et n’importe quoi, on se fait vite une mauvaise réputation !

Praskova – A propos, vous êtes toujours en corrélation avec l’organisation du concours Svetlanov, peut-être avez-vous quelques mots à dire sur cette édition de 2014 ? Voir « La Horde des chefs »

 Andris Poga – C’est exact, j’ai suivi avec attention les noms des jeunes chefs, et j’en connaissais quelques-uns, notamment Lio Kookmann qui fut le lauréat. La saison dernière, il était mon assistant à l’Orchestre de Boston. Il me semble aussi qu’au dernier tour il y avait un estonien impliqué, Mihhail Gerts, et un jeune compatriote Andris Rasmanis. J’ai suivi les résultats avec attention, et nous avons discuté avec les organisateurs de qui était qui, comment était le niveau, comment étaient les participants, etc. Vous savez, lorsque vous êtes chef, vous avez besoin de talent, de travail, mais aussi de succès. C’est très important, car il y a beaucoup de gens capables qui n’ont jamais la possibilité de montrer qu’ils ont du talent. Moi-même, j’ai eu cette chance avec le concours Svetlanov. Je souhaite donc succès et réussite à tous ces jeunes chefs qui s’investissent dans des compétitions.

Praskova – Maestro avez – vous un rêve ?

Andris Poga – Je ne sais pas, c’est si loin. J’ai déjà accompli des choses que je ne pouvais pas imaginer faire, même si ce n’était qu’un rêve. Mais je ne peux pas rêver. C’est dangereux de rêver ! Je dois me concentrer, et être conscient de tout ce qui arrive. Cette saison était très chargée, mais celle de 2015 / 2016 l’est encore plus. Je dois préparer du répertoire, travailler avec différents orchestres de mentalités différentes, et me rendre dans différents endroits. Tout cela est au présent, l’avenir aussi ! ¶   

            

 Praskova Praskovaa

 

Orchestre National du Capitole de Toulouse

Direction musicale : Andris Poga

Piano : Lucas Debargue

Programme :

Ravel – Concerto en sol

Berlioz – Symphonie fantastique

Salle Pleyel, Paris

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